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Ce blog est un pêle-mêle , d'anecdotes de voyages , de coups de gueule , de coups de coeur ...

Enfin de tout ce qui a pu me toucher et pourrait vous ouvrir une fenêtre sur mon univers .

vendredi 15 mai 2009

Les soirées de Zoé et Chloé


Nos prénoms à eux seuls sont déjà une source de perturbation pour pas mal de gens.
Il est bien rare qu'on nous demande pas de répéter.
Il y a même eu un gars pour nous dire: "mais vous avez le même nom?"...
Alors quand ils arrivent à s'en souvenir on peut pas non plus leur demander de placer le prénom sur la bonne tête.
D'autres s'emmerdent pas à choisir et c'est comme ça qu'on s'est appellé toutes les deux Zoé lors du show de reggae.
Pour ma part, ça fait longtemps que j'ai abandonné l'espoir de m'entendre appeller correctement par mon prénom, de ce côté là rien de nouveau sous le soleil.

Alors voilà, Zoy et Chloy (c'est la version brésilienne) sont bien contentes de s'être trouvées à Salvador et elles s'amusent pas trop mal je trouve depuis quelques temps.
Chacune dans un coin de la ville bien opposé, dans des milieux tous aussi différents, mais avec les mêmes ras-le-bol et les mêmes besoins de liberté.
Amis brésiliens vous êtes charmants, mais tellement envahissants....

Alors du coup dès que l'occasion se présente on s'échappe, pour des soirées en musique de préférence.

Vendredi dernier, concert de forró dans un cirque, aménagé pour recevoir ce type de soirées.
Normalement c'est blindé, y'a une file d'enfer et c'est le top ambiance, nous on a trouvé le moyen de s'y rendre le jour où c'est presque vide (à cause des trombes d'eau qui sont tombées toute la journée tu crois?)
L'ambiance c'était plutôt genre bal-musette, retour à l'époque de nos grands-parents, quand mamy attendait sagement qu'un jeune cavalier l'invite à danser au son de l'accordéon....
Sérieux on en était pas loin, bien que je n'ai rien contre l'accordéon, ni contre les types qui chantent avec un chapeau du sertão sur la tête, mais je m'attendais pas à ça....
En plus, Zoé m'a lâchement abandonnée au milieu du quadrille, la veinarde a esquivé de se trouver un partenaire, ce qui n'a pas été mon cas, et j'ai du participer à la ronde et autres conneries du style jusqu'à l'épuisement. Daccord c'était marrant mais bon...

On était trop motivées pour changer d'endroit, bien repris la pêche d'avoir tant dansé, on avait passé la phase échauffement en quelque sorte... retour à la voiture et lá la douche froide.
La meuf avait oublié de fermer la caisse, alors le mec qui se fait payer pour surveiller le parking (sic) en avait profité pour se tirer avec le portable chicos et tout neuf de Renata et surtout l'appareil photo (tout neuf aussi) de Zoé... Tout de suite la soirée prenait un tournant moins sympa. Pour achever la motivation est-il utile de préciser qu'il pleuvait toujours à seau et qu'on a froid quand on est mouillé?...
On s'est quand même rendues au Rio Vermelho (toujours la pluie, toujours le froid), erré jusqu'à entrer au Boomerang (bar in également, mais tout aussi vide ce jour là) où on a terminé notre soirée sur un son reggae un peu pérave.... heureusement il y a eu les ptits remontants pour garder le moral.

Deuxième virée le samedi, le lendemain en fait, hommage à Bob, de 21h à 6h du mat, méga show de reggae (habituellement je suis pas une fan et je me lasse vite mais placé dans le contexte bahiannais ça rend pas pareil).
Depuis que je suis ici, je n'avais jamais vu une telle concentration black, j'en avais presque oublié que Salvador est la capitale afro du Brésil, c'était l'occasion de le réaliser.

J'ai passé le concert reggae le plus top de ma vie ce soir là, ambiance parfaite, planage complet, pas un seul incident pour troubler la vibe....
Et puis notre petit groupe était franchement rigolo, plus hétéroclite y'avait pas et facile à repérer par la même occase. Faut se représenter deux gringas et une bourgeoise brésilienne, trois homos et un grand rasta avec des dreads jusqu'aux genoux.... héhé.
Plus ceux qui se sont greffés autour, désolé pour eux mais je n'ai pas le courage de m'atarder sur les personnages secondaires (oh que c'est vilain ce que je viens d'écrire..mais tant pis).

A 5h du mat j'ai déclaré forfait et je pense que je n'étais pas la seule à souffrir, les jambes courbaturées au point de ne plus fléchir, les pieds défoncés et la fatigue accumulée de la veille... on a décidé de se la rentrer sans assister au dernier groupe (qui était le meilleur à ce qu'il parait).

Je tiens à raconter l'épisode du taxi, parceque Zoé m'a vraiment fait planer sur ce coup.
Négocier le prix d'une course c'est indispensable mais pas toujours évident quand on a pas le teint bronzé, et c'est souvent un peu plus cher pour nous.

Renata avait décidé qu'on ne paierait pas plus de 20 reais et disait qu'il serait impossible de le faire descendre en-dessous de ce tarif là. Alors sur le chemin du retour, tout en marchant, notre futur chauffeur en était à marchander avec notre amie, parvenue à 20 Renata nous demande si ça nous convient et là Zoé annonce tranquille, "non 15", le mec se rebiffe et répond que non là c'est pas possible, Zoé insiste, "15 et je te chante une chanson"....héhéhé.
Et à notre plus grande surprise le gars accepte direct, "15 mais c'est juste pour la chanson". Sur ce coup là, franchement je dis respect....

Je ne parlerai pas de la soirée du lendemain qui a fini d'achever mes dernières forces, je passe illico à notre sortie d'avant-hier, une semaine plus tard mais la fatigue toujours bien présente, sauf qu'il pleut plus, et ça fait une sacrée différence.

La semaine dernière on nous avait filer un fly pour une soirée dancehall et du coup c'était l'occasion de changer un peu d'air. On a réussit à ne pas se faire accompagner (enfin), liberté, liberté chérie.
Sauf que si on avait suivi les indications vaseuses qu'on nous avait fourni pour se rendre jusqu'au lieu du concert on aurait tourné en rond un bon moment sans peut-être jamais arriver à destination.
Et deux filles étrangères à pied dans le pelourinho la nuit et bien c'est tout simplement plus que pas recommandé, c'est craignos.
Evidemment on n'a pas trouvé, et le chauffeur de taxi vers qui on s'est adressé était incapable de nous renseigner.
C'est un sdf qui est venu nous expliquer le chemin, on était pas très chaudes au début pour le suivre, mais on a fini par lui faire confiance et à s'engager avec lui dans des rues pas forcément super sûres et quasi désertes.
On a eu un doute en arrivant sur place et galéré comme des connes pour trouver l'endroit oú acheter les tiquets (un triangle minuscule creusé dans le mur où on aurait pas passé une tête)... ^_^
Pour une fois la caipirinha n'avait pas un gout de flotte, et sans dire qu'on était bourrées, on avait au moins la sensation d'avoir ingurgiter de l'alcool, parceque c'est diffcile de boire un coktail correct ici, faut avoir du pognon à claquer pour arriver à se mettre ivre.
Ah mon Saint James que saudades....

En fait de dancehall c'était un sound system ragga, c'était plutôt cool, et surtout l'endroit était bien sympa. C'était notre deuxième sortie en black ambiance, et l'avantage des rastamen c'est qu'ils jouent pas trop les chacals, ça repose.

La chance était encore avec nous pour rentrer, un des chanteurs attendait devant la sortie et nous a proposé de nous déposer à Brotas après nous avoir entendu refuser de payer 30 reais de taxi. Et ça c'est bonnard.


Bon, quand je regarde un peu l'évolution de mes sorties je me rends compte de plusieurs choses.
Zoé est daccord avec moi pour dire que les conseils des brésiliens sur ce qu'il faut ou ne faut pas faire, les lieux surs ou non, et bien c'est pas forcément très judicieux et maintenant je me fies plus à ce qu'on me dit, seulement à mon instinct, et ça marche très bien comme ça.

Le regard des gens a changé, ou alors c'est juste moi qui donne une impression différente, c'est courant qu'on me prenne pour une pauliste ou une carioca, ça me fait marrer, et c'est agréable aussi de se débarrasser de temps en temps de cette image de gringa lourde de préjugés.
Quand on me demande dans quelle pousada ou quel hôtel je suis et que je réponds que j'habite à Periperi c'est encore plus drôle, ça instaure direct un rapport complètement différent, une sorte de respect.
On en plaisantait hier avec Zoé, en se disant que ça ferait le même effet pour nous de rencontrer genre une touriste japonaise qui logerait aux Minguettes.... ^_^

Mais tout ça pour dire que le contact passe bien avec les bahiannais, que j'ai fais plein de rencontres extras, même le temps d'une soirée et que partout où on va c'est comme ça, les gens viennent facilement vers nous et pas que pour la drague.
Et je me dis que j'aimerai bien rester plus, alors que je commence à connaitre un bon petit paquet de monde, c'est maintenant que ça devient vraiment intéressant.

Et malheureusement je n'ai plus que trois semaines pour en profiter...


  • Et en musique et images ça donne ça le tube forró:

1 commentaire:

  1. C'est terrible ça! C'est toujours au moment où on commence le mieux à profiter et à se sentir à l'aise qu'on doit faire les adieux. La vie est mal faite.
    Merci pour ton texte. Je dis merci car c'est un réel bonheur que te lire. Cependant, je dois bien avouer que le Brésil me fait soudain beaucoup moins envie: un pays où il n'y a pas un alcool potable, c'est forcément louche ;)

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