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Ce blog est un pêle-mêle , d'anecdotes de voyages , de coups de gueule , de coups de coeur ...

Enfin de tout ce qui a pu me toucher et pourrait vous ouvrir une fenêtre sur mon univers .

mercredi 6 mai 2009

Carnaval 2009 à Salvador

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J'en ai pas vraiment parlé jusqu'à maintenant, il y avait tellement de choses à dire, que j'avais la flemme de raconter.
C'était quand même le moment fort de ce séjour à Salvador, difficile de ne pas être happée par cette expérience.
Pour avoir partager nos impressions avec un pote américain, on est tombé daccord assez rapidement, c'était de la folie et une énergie pure.
Alors avant d'entamer le récit, plus que long, de cette semaine à part, quelques vidéos, qui ne sont pas forcément tirées directement du carnaval( c'est meilleur avec un son potable), ce sont les quatres qui m'ont le plus marquée.


Claudia Leitte




Ivete Sangalo



Timbalada (je trouvais le chanteur ultra canon..jusqu'à ce qu'il enlève ses lunettes de soleil..^_^)




C'est parti, voilà mon carnaval à Salvador:

Carnaval, l'évènement sans contexte le plus important de l'année au Brésil, pour ceux qui y participent autant que pour ceux qui tentent d'y échapper. Quasiment une semaine de folie qui bouleverse la vie de la ville.
Ici Salvador ferme magasins, banques, routes et les différents circuits se partagent la ville.

Bon alors pour expliquer un peu mon approche il faut d'abord raconter comment j'ai vu cette fête arriver.
La plupart des personnes que je connais ici n'y vont pas, généralement en raison du danger qu'une telle foule occasionne. Il m'a donc été difficile de m'organiser, 3 jours avant l'ouverture je ne savais toujours pas si j'allais pouvoir y participer, n'ayant trouver personne pour m'y accompagner, et il était inenvisageable de m'y rendre seule.
Voilà comment on m'a presenté les choses:

Premièrement tu vas voir c'est une manifestation super dangereuse, ça craint vraiment, tu peux te faire voler, battre...etc, bref une liste assez conséquente de toutes les joliesses qui pouvaient m'arriver.

Deuxième consigne, si jamais tu veux y aller quand même, dans ce cas paie-toi un camarote, les blocos c'est trop dangereux. Le camarote est un espace aménagé le long du circuit , une sorte de gradin en hauteur, et totalement hors de prix. Le défilé se compose de différents groupes qui jouent perchés sur des camions aménagés en scène, tout autour de chaque bande un espace au sol est réservé à ceux qui ont payé une chemise pour y assister, espace fermé par une corde tenue par un service de sécu qui empêche les autres personne de rentrer. le bloco est cet espace oú marchent les gens qui suivent le groupe qui joue, appellé Trio electrico.

Troisième avertisssement, si tu vas dans le bloco, tiens-toi éloignée des côtés, reste bien au centre et ne t'approche pas du char c'est super dangereux, ça se bat tout le temps.

Dernière prévention , si tu ne peux pas te payer ni camarote ni bloco (les prix peuvent grimper jusqu'à 1000 reais et plus...) alors fais très attention dans le pipoca, c'est super dangereux, surtout ne t'approche pas trop du défilé. Le pipoca c'est tous les lieux possibles et imaginables où s'amassent ceux qui n'ont pas de chemise de bloco et qui veulent assister quand même au défilé, les lieux des pauvres en gros. Qui a dit que le carnaval abolissait les disparités sociales??

Bon alors voilà , après toutes ces charmantes recommendations qui avaient pour unique mot d'ordre "C'EST DANGEREUX" on se demande ce qu'on va bien pouvoir faire si on veut pas rester à la maison. (Cf. le post “dangereux c’est quoi?)
Je peux maintenant faire le récit de mes quelques jours de carnaval pendant lesquels j'ai réussi à enfreindre tous les avertissements cités plus haut.

Vendredi en fin d'aprèm, une fois la chaleur torride du jour un peu adoucie, je suis partie en ville avec Sheila (la fille de la dame qui m'héberge) qui est réputée pour être une feitarde invétérée, ce que je ne démentirai pas (elle fait aussi partie des personnes que l'on m'avait fortement déconseillées, mais si je dois dresser la liste de tout ce qui était peu recommandable...).
Bon , j'ai découvert avec horreur que le trajet qui relie la banlieue à la ville avait été totalement modifié en raison de l'évènement, alors que j'avais mis tant de semaines avant de l'assimiler à cause des détours interminables qu'effectuent les bus, j'avais donc pas intérêt à me perdre. On a gagné le centre dans un topic archi bondé (sorte de mini bus), et arrivées sur place la foule qui avait envahi la ville était indescriptible. Une masse colorée qui tente de se mouvoir dans tout ce bordel de stands et de vendeurs de rues, mais aussi des monceaux d'ordures qui jonchent le sol et les "trottoirs".

Une expédition rien que pour parcourir les quelques 800 mètres de dédales de rues pour rejoindre les amis de Sheila, qui avaient trouvé une gache parfaite pour voir passer les blocs.
j'ai donc passé ma soirée dans le pipoca (attention Chloé super dangereux!), calée dans une petite rue perpendiculaire à l'avenue, donc complètement au bord du passage des groupes.
L'ambiance était évidemment ultra festive, et les seuls désagréments étaient dans l'insistance plus culotée encore que d'habitude des gars qui tentent d'embrasser qui leur vient à l'idée, quitte à le faire de force. Pendant la période du carnaval à Salvador, il y a une sorte de challenge, de celui qui embrassera le plus de filles possible, on voit donc des roulages de pelles de tous les côtés , et pour ceux qui sont pas fan de ce genre de pratiques (j'en fais partie) c'est carrément la lutte pour y échapper.

L'esquive est un art qui s'apprend très vite, bien que feinter tout en se déplaçant au corps à corps ne soit pas une chose évidente, mais s'il fallait coller un front à chaque connard trop entreprenant on avancerait pas d'un mètre. J'ai heureusement pour m'aider à cette mission deux anges gardiens, bien rodées à ce genre d'exercice, et qui manient l'insulte et la bourrade bien plus aisément que moi pour l'instant. Ainsi nommées: Sheila et Laïs, qui ne sont pas le genre de femelles à se laisser emmerder, et les plus lourdaux le comprennent assez rapidement.
J'étais donc entre de bonnes mains et la soirée fut super, à danser, sauter et picoler au rythme des différents blocs qui passaient devant nous.

Le lendemain, une heure seulement après être rentrée,Isadora (la cousine de Sheila) m'appellait pour accompagner le groupe des cousines au pipoca, j'allais servir de garde-chiourme pour permettre leur sortie, condition posée par sa mère, qui voyait d'un oeil plutot inquiet de lacher ses filles toutes jeunettes dans cette orgie (la petite bande étant composée de Claudio et Ane 14 ans, Marjorie 15, Larissa 17 et Isadora 18 ans). Mon ancienneté relative était sensée rassurer la tante....tu parles!
C'était la première fois pour tous qu'ils avaient permission de sortir sans leurs parents, autant dire qu'ils s'en sont donné à coeur joie et profité jusqu'au bout de l'occasion.
En tout cas ils sont adorables et débordent de cette énergie inépuisable de l'adolescence.

Pour ce qui est de la sortie, le lieu du pipoca fut bien différent de la veille. Autant la petite rue du vendredi était claire, "sure" et praticable, autant la pente boueuse du sous-bois qui se trouve juste avant la finale du circuit était plus craignos. La bousculade était plus violente, entrainant bagarres et malaises. Il fallait arracher les miss des mains qui les attrapaient au passage sans ménagement. Se tenir debout ensuite pendant plusieurs heures dans ces conditions était éprouvant. Par contre la vue était excellente en raison du plan incliné.

Le dernier bloc fut celui de Daniela Mercury. Notre petit groupe avait déjà été rejoint par deux amis des miss assez barraques (un peu plus vieux aussi il faut dire) et leur présence m'a déchargé de repousser les avances des gars.
On en a profité pour descendre jusqu'au trio. Là c'était la folie totale de gens en délire qui sautaient en rythme, frénétiquement. Pas de cordon, le bloc était ouvert.
Daniela Mercury est l'idole des gays (mais pas que) et ce n'est pas la première fois que je constate leur aptitude particulière à faire la fête de façon complètement déjantée et bon enfant. Autour de nous c'étaient des rondes de lesbiennes, des couples de mecs qui se roulaient des patins du tonnerre, mais aussi un tas d'hétéro qui se foutaient pas mal des ébats des autres et étaient là pour se défouler sur la même musique. le show était génial et le rire sur toutes les lèvres.

La pluie a commencé à tomber à ce moment là, et ce fut dabord un soulagement intense dans la chaleur suffocante de la nuit. Les trombes d'eau ont innondé la foule en deux temps trois mouvements et ça n'a fait qu'augmenter encore plus le déchainement des corps qui glissaient les uns contre la peau des autres.
J'ai adoré ce moment. Ne penser à rien, juste sentir la pluie me submerger et la musique me porter, se laisser emporter par le mouvement général, comme dans une masse d'électrons qui s'entrechoquent mais forment un tout, dans cette foule qui est là pour une seule et même chose, un instant de joie pure.

Daniela mercury




Le cortège semblait ne pas vouloir prendre fin et déjà le jour se levait.
On a continué à marcher comme des désoeuvrés dans la ville qui se vidait, trempés jusqu'à la culotte.
A 6h la pluie est revenue , mais cette fois un vent glacé s'était levé et nous a forcé à chercher abri. On s'est mit à courir comme des cons, en plein milieu de la rue déserte, l'eau nous claquait au visage, on était transi de froid et fatigue, mais heureux sans savoir trop pourquoi et le fou rire est venu. On riait sans s'arreter pour autant de courir, les commerçants nous voyait passer et se marraient aussi.
Tout bon moment a une fn et c'était largement le temps de rentrer, on a repris le bus jusqu'au bairro où habite Isadora. C'est un quartier à l'entrée de la ville, plus pauvre que le mien mais mieux desservi et surtout plus près du centre.
J'ai dormi quelques heures avant de reprendre la route jusqu'à chez moi, les pieds gelés dans mes baskets trempées. Je vous passe le récit du retour, qui evidemment ne s'est pas du tout déroulé comme je l'espérais, ça devient une habitude, il m'a fallu 3 heures pour faire les quelques kms qui prennent normalement une bonne demi-heure.

Dimanche, 16h, à peine arrivée à destination, les pieds en compote, la tête dans le cul, je pensais avoir quelques heures devant moi pour me reposer et faire sécher mes godasses, mais sortie de la douche j'ai juste le temps d'avaler une énorme assiette de feijoada que le téléphone m'annonce que c'est reparti..

Ma mission si je l'accepte, rejoindre Sheila et Laís qui sont déjà sur place et m'attendent pour rentrer dans le bloco.
je me suis tapé un bon coup de stress en arrivant dans le centre vu que la miss avait eu l'idée super à la con de me donner rdv au terminal des bus, endroit plus bondé ya pas et en plus c 'est immense.
J'ai patienté sagement une bonne grosse demi-heure, fumé un quart de mon paquet de clopes et me suis décidée à appeller à la maison (vu que j'avais oublié mon répertoire c'était le seul numéro que je connaissais) en priant pour que Vera ne soit pas encore sortie. Je lui ai expliqué le point précis où je faisais le poireau, pour que Sheila me cherche pas pendant des plombes comme le jour oú je me suis perdue en plein lavagem do Bonfim.
J'ai remercié 15 fois la fille qui m'avait si gracieusement prêté son portable (ma carte téléphonique etant restée dans le repertoire..), je l'aurai presque embrassé sur le coup tellement ça m'avait dépanné.
20 minutes plus tard (et un nouveau quart de paquet en moins) les deux pépettes débarquaient en tenue de combat (comprendre tenue de soirée), Sheila toujours audacieusement perchée sur ses compensées, le gros orteil enrubanné bizarement dans une poupée faite de compresse et de scotch. Elle s'était arraché la totalité de l'ongle la veille en tapant dans le pied d'une fille (d'où l'intéret des baskets mademoiselle dans ce type de sortie).
C'était super dégueu à voir, le bandage tombait sans arret, mais visiblement ça n'allait pas l'empêcher de retourner piétiner dans la boue avec les autres, au risque très probable de se le faire écraser ou de choper une saloperie d'infection en marchant au milieu des détritus.....On ne résonne pas une bahiannaise qui a payé sa chemise de carnaval!

La suite une autre fois (peut-être).

3 commentaires:

  1. Comment ça peut-être???!!! Ha mais tu n'y échapperas pas! Je VEUX la suite!!
    Sérieusement, j'adore tes récits. C'est bien écrits, vivants, parlant, tu réussis à transmettre des images, des sensations, mêmes des odeurs! Je ne me lasse pas de te lire et c'est pour moi une très bonne surprise. Je dois d'ailleurs te dire que j'ai trouvé le paragraphe avant la dernière vidéo - "la pluie a commencé [...] je joie pure" - d'une intense sensualité, d'un érotisme troublant.
    Je ne peux que te féliciter, et t'encourage à continuer!!!

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  2. Le mec a bien résumé ce que j'allais dire. Tes commentaires sur les faits, les choses, les personnes, tout ça dépasse les lignes et transmettent à celui qui lit les sensations et les images drôles et folle, surtout quand on n'a pas besoin d'utiliser l'imagination pour comprendre tes mots.

    "la fille déconseillé" lool ça m'a fait trop rire. Je suis sûr que c'est Vera ou la voisine qui t'a dit ça lol

    Je pense que certaines choses que tu apprécies aujourd'hui ne plaiseraient pas si tu les avais écouté en France.tu en penses quoi?


    Deuxième question: aucun "filho de gandhi" t'a harcelé? lol mon père faisait ça autrefois mdr

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  3. jejejejeje.

    bon merci beaucoup, ça me fait super plaisir de savoir que j'arrive à transmettre quelque chose de vivant, j'en demande pas mieux.

    pour ta soeur Vini..héhé, t'y étais presque, c'est ta cousine et ta mère qui me disaient que c'était pas la personne ultra responsable pour sortir...mais moi je l'aime bien ta frangine, et puis franchement elle a assuré complet pour moi.
    Et je serai bien mal placée pour lui jeter la pierre....

    justement à propos de ces chacals de filhos de gandhi. je t'avoue que j'ai pas gardé d'eux une image très sympathique, tous ceux que j'ai vu c'étaient des gros crevards, et moches par dessus le marché..^_^

    les musiques...une musique ça vit dans un contexte, ça ne vient jamais seul.
    mais tu as raison pour Claudia. Les autres c'est différent, c'est un son que j'aime bien, à part Ivete où c'est juste cette chanson qui pète.

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