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Ce blog est un pêle-mêle , d'anecdotes de voyages , de coups de gueule , de coups de coeur ...

Enfin de tout ce qui a pu me toucher et pourrait vous ouvrir une fenêtre sur mon univers .

samedi 26 février 2011

Back to Mexico!

Retour au Mexique, deux ans plus tard.
Parfois on sent qu'on reviendra dans un lieu, mais on ne sait jamais quand. On se demande si ce qu'on retrouvera sera identique au souvenir qu'on en a gardé. Petit flash back sur le come back.

Quand j'ai retrouvé le chemin de l'aéroport à Paris, les mêmes sensations m'ont serré l'estomac.
Le départ dans l'urgence, comme toujours, mon sac fait à la va-vite, les au-revoir expéditifs, les papiers oubliés inévitablement et le sentiment qu'il nous manque quelque chose d'essentiel. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit, et plus qu'une impression, je savais exactement ce que j'avais oublié chez Coline dans mon départ précipité, rien de moins que mon billet d'avion! Conclusion, tant pis.

Une fois à Charles de Gaulle au petit matin, j'ai tourné longtemps avant de comprendre qu'il me fallait changer d'étage, je me sentais gourde avec mon énorme valise à bout de bras, à errer dans les couloirs, jusqu'à me retrouver à l'endroit exact par où j'étais entrée.
Valise qui m'a d'ailleurs couté un supplément de 50 dollars pour les 7kgs de surcharge. Pas pensé à la peser bien sur. Tant pis aussi.

J'ai subi comme tous les autres un interrogatoire absurde et interminable sur mon motif de passage aux Etats-Unis, sur l'historique de mon sac depuis le moment où je l'avais préparé. L'hôtesse n'était pas méchante et puis ça me passait le temps, mais bon sang il sortait d'où cet accent !?

Seconde nuit blanche dans l'avion et arrivée à Houston 11 heures plus tard. Nouvel interrogatoire sans fin, accent encore plus barbare, et ce brave monsieur qui ne semblait pas vouloir y mettre du sien. Je pensais à ma mère, je me disais: "Imagine sa tête si elle tombait sur un employé de ce genre qui baragouine sans prendre la peine d'ouvrir la bouche, ses 18 leçons de la méthodes assimil n'y pourraient rien, comprendre un texan relève d'un don métaphysique".

Puis 7 autres heures  à attendre avant ma correspondance, du bonheur en boite. C'est vrai qu'il y a plein de choses à faire dans un aéroport et qu'il y a largement de quoi ne pas s'ennuyer...c'est vrai.  Ce qui est vrai aussi, c'est que pour sortir fumer c'est pas compliqué, il suffit de prendre la porte, enfin c'est que j'ai déduit des halètements du gardien le plus moche que la terre ait porté. Le pauvre gars était bati comme un gros sac mou et rouge, la peau qui pend, le regard bovin, mais surtout, deux seules dents, peut-être les canines. Il tentait de m'expliquer je ne sais quoi, et moi je restais paralysée par cette vision d'un autre monde, "c'est un morse" je pensais, "oui, c'est exactement ça, un morse". Sortir donc, signifie aussi repasser par la fouille à chaque fois. Au bout de la troisième, j'ai laissé tomber mon envie de nicotine.

Mais il y a le bon côté des aéroports, les rencontres éphémères. La rencontre, dans mon cas, et elle s'est fait attendre. Mais le gars était ma foi bien sympathique, un grand type un peu débraillé, dégaine américaine sans conteste. Il m'a abordé pour que je lui explique comment il devait s'y prendre pour prendre un taxi une fois à Monterrey. J'étais un peu déroutée par sa question, prendre un taxi au Mexique c'est pas tellement différent que dans d'autres pays j'imagine... à part la couleur des voitures. En fait, il voulait savoir comment s'adresser au chauffeur en espagnol, mais j'ai mis un moment avant de comprendre, je n'étais pas vraiment la personne la plus adéquate pour ce genre de renseignement étant donné mon niveau 0,5 en espagnol àc e moment là. Et voilà, encore un moment où l'on se sent bien gourde.
Papotage, papotage, et la correspondance enfin!

L'avion était minuscule, à peine trente places et pas des sièges pour obèses. Les yeux me brulaient d'épuisement, j'ai dormi brutalement jusqu'à l'atterrissage à San Luis. Réveil vaseux, bave séchée sur la joue, les jambes en cotton. Et soudain le déclic, ça y est j'y suis! Et comme souvent, un bref instant de panique, non en fait je n'ai pas tellement envie d'être ici, pourquoi je suis venue déjà? Et si je faisais demi-tour maintenant hein? Mais sans prêter attention aux âneries que profère la cervelle, les pieds font leurs boulot et se dirigent vers le bout du tunnel, également appelé service immigration. Hola, francesa, vacaciones, tres meses. voilà et bon voyage ma ptite dame. Bien moins chiants les mexicains.

J'ai eu de la chance, ce qui n'est pas si fréquent dans ce genre de situation, le petit bouton qui décide de te jeter en pâture à la fouille détaillée, ou dans les bras de la sortie sans complication, m'a fait une faveur et j'ai gagné la porte sur mes pieds de plomb.
Et le sourire de Claire et Pancho de l'autre côté de la porte, et toute la mousse maussade qui flottait dans mon esprit qui s'évapore en une seconde. Oui, je suis contente d'être ici.